Ecouté l’interview de Royal par Elkabbach le 23.01.07
et relevé :
JP Elkabbach : "Bienvenue"
Royal : "Bienvenue, bonjour" (minute 0)
"J’ai décidé d’avoir toujours, en toutes circonstances, une parole libre et maîtrisée" (minute 1)
"Je dis qu’il faut tout dire avant, de ce que l’on va tenir après, à condition de ne pas dire avant ce qui est intenable" (minute 4)
"Les citoyens sont les meilleurs experts de ce qui les concerne" (minute 6)
"Lorsque l’on s’appuie sur l’intelligence collective des citoyens, il en sort toujours quelque chose de grand"(minute 6)
Question Elkabbach : "Vous avez écrit à Nicolas Hulot le 5 janvier dernier : ’élue, je ramènerai la part d’électricité d’origine nucléaire à 50% d’ici 2007’ : Quelles centrales nucléaires fermerez-vous ?" (minute 9)
Réponse Royal : "Les objectifs ont été fixés, il appartiendra au gouvernement de les réaliser ; il y aura un débat ; le pacte de Nicolas Hulot sera dans le projet que je porterai"
"Les Français sont intelligents et ne croient pas ce que Nicolas Sarkozy leur dit" (minute 17)
Question Elkabbach : "Une fois élue, que faites-vous pour réduire la dette, gardez-vous les 7 sous-marins nucléaires, le Rafale...?"
Réponse Royal : "Cette question se pose, je m’expliquerai le moment venu, le 11 février" (minute 18)
Question Elkabbach : "Où trouverez-vous les économies ?"
Réponse Royal : "Le ministre du budget devra trouver les économies, le parlement en débattra" (minute 18)
Question Elkabbach : "Vous êtes élue, faites-vous évoluer les régimes spéciaux des retraites ?" (minute 21)
Réponse Royal : "C’est une discussion globale qui permettra de régler ce problème"
Relance Elkabbach : "Mais vous, vous n’avez-pas de point de vue ?"
Réponse Royal : "Il y a des systèmes plus avantageux que d’autres, l’urgence sur les retraites c’est la négociation sur la pénibilité des emplois"
Question Elkabbach : "Dans la région que vous présidez, la lingerie Aubade va délocaliser en Tunisie, vous êtes présidente de la république, que faites-vous ?" (minute 24)
Réponse Royal : "Je crois qu’il faut renforcer la réglementation dans ce domaine. Il faut empêcher par la loi la délocalisation des marques"
Ces courts extraits d’une interview de près de 30 minutes sont intéressants. Plusieurs points sont à conserver en mémoire pour la suite des événements. Pour ne prendre aujourd’hui qu’un seul exemple, regardons la question de l’électricité nucléaire :
Mme Royal commence l’interview par "J’ai décidé d’avoir toujours, en toutes circonstances, une parole libre et maîtrisée", propos renforcé par "Je dis qu’il faut tout dire avant, de ce que l’on va tenir après, à condition de ne pas dire avant ce qui est intenable".
C’est bien noté ?
Vient ensuite ceci, sur ce sujet crucial, le nucléaire : "vous avez écrit à Nicolas Hulot le 5 janvier dernier : ’élue, je ramènerai la part d’électricité d’origine nucléaire à 50% d’ici 2007’ : Quelles centrales nucléaires fermerez-vous ?"
Réponse Royal : "Les objectifs ont été fixés, il appartiendra au gouvernement de les réaliser (...)".
Nous notons bien tous, le 23 janvier 2007, que Mme Royal devenue présidente en mai 2007 s’engage à ramener le taux d’électricité nucléaire à 50% en 2007 - soit dans les 7 mois à peine qui resteront dans l’année, sachant qu’en ce moment 78% des kWh électriques produits en France sont d’origine nucléaire (source : ministère de l’industrie).
Et Mme Royal pense forcément que cela est possible, et elle le fera, dans le délai prévu, puisqu’elle s’est engagée à ne pas dire ’avant’ ce qui est intenable ’après’ (ce que pratique au contraire Sarkozy, dit-elle).
Une dernière chose qu’il est amusant de relever, c’est que dans cette ITV du mardi 23, Elkabbach disait à Royal que la France possédait 7 sous-marins nucléaires, et le surlendemain jeudi 25 sur RMC elle répond que la France en possède 1.
Vous voulez encore plus poilant ? Pour expliquer cette bourde sous-marinière avec Bourdin sur RMC, l’entourage de campagne de Royal a avancé qu’elle avait confondu sous-marin et porte-avion (sic !). C’est vrai que de loin, dans la brume, on peut confondre, même quand on est la future chef des armées.