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Les vieilles lunes de la gauche
Affaire Battisti : quand la gauche soutient un terroriste
mercredi 21 mars 2007
L’affaire Battisti sonne le glas pour cette gauche française qui a fait mai 68 et qui a milité à l’extrême gauche. Pour défendre le terroriste italien, la gauche française, accompagnée pour l’occasion de François Bayrou, est prête à tous les mensonges, à toutes les contre-vérités pour justifier leur soutien à un activiste italien qui, sous couvert de terrorisme, n’en est pas moins un assassin.
Installé en France en 1990, Cesare Battisti a fait l’objet d’une demande d’extradition des autorités italiennes en 2004. Ce terroriste d’extrême gauche a, à son actif, l’assassinat d’un gardien de prison, d’un policier et a été complice de l’assassinat d’un bijoutier et d’un boucher à Milan, à Udine et à Mestre en 1978 et 1979.
Ayant pris la fuite, la justice italienne l’avait condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par contumace. Depuis 1989, l’intégralité de la procédure a été validée par la Cour européenne des droits de l’homme, réaffirmant que la loi italienne respecte le principe du droit à un procès équitable et que le jugement par contumace n’est pas incompatible avec la Convention européenne des droits de l’homme ; Battisti avait abandonné sans équivoque son droit à comparaître à l’audience et a eu toute la liberté de préparer sa défense avec l’avocat qu’il a lui-même choisi.
Le Conseil d’Etat français a estimé en 2005 que les conditions étaient réunies et a confirmé le décret d’extradition de la France vers l’Italie. En décembre 2006, la Cour européenne des droits de l’homme a déclaré irrecevable le recours des avocats du terroriste contre son extradition. Dès lors Cesare Battisti a entamé une cavale qui l’a mené au Brésil.
Le sachant au Brésil, le gouvernement de gauche de Romano Prodi, a demandé l’extradition. Dimanche 18 mars, à Rio de Janeiro, la police brésilienne, en présence de policiers français, a procédé à son interpellation. Ensemble, la gauche et la droite italienne ont salué cette arrestation.
En revanche, l’unanimité n’est pas de mise de ce côté-ci des Alpes où la gauche française et François Bayrou ont affiché leur opposition en réclamant un nouveau procès tandis que la droite française est solidaire des autorités italiennes. Nicolas Sarkozy a assumé le rôle de la France en déclarant : « Qu’est-ce que propose la gauche française ? Qu’on laisse courir ceux qui sont accusés d’assassinat et que je demande à la police française de ne pas coopérer avec la justice italienne ? ». Nicolas Sarkozy a par ailleurs balayé la polémique en ajoutant : « M. Battisti est accusé d’assassinat. Il s’est enfui au brésil. La justice italienne a demandé que toutes les polices du monde coopèrent pour qu’il puisse être devant ses juges. C’est ce qui s’est passé. » Enfin, il a mis la gauche et François Bayrou devant leurs responsabilités, eux qui l’accusent d’en faire un argument électoral : « La France devrait s’opposer à la justice indépendante italienne, au gouvernement italien de gauche, à Interpol, pour faire plaisir à ceux qui disent que c’est une opportunité politique ? ».